Derrière le poste…

Les médias parlent de plus en plus du FabLab. À la radio ou à la télé, on ne va pas s’en plaindre, cela invite beaucoup de monde à venir découvrir nos fabuleux espaces. Il y a tellement de différences avec tout ce que l’on peut trouver ailleurs sur tant de domaines que souvent les journalistes se cantonnent à un objet emblématique du lieu, l’imprimante 3d !

Quand ils ne le font pas, on ne peut que s’en réjouir…

A la radio Xavier Bloch a visité plusieurs FabLabs de Suisse romande et a découpé son émission en 4 tranches diffusées du 9 au 13 janvier sur rts1,  cela donne une bonne idée de la diversité et de l’esprit des lieux.

La réalisatrice de Nouvo@rts.ch aborde un sujet bien délicat – celui de l’éthique des FabLabs vis-à- vis de l’esprit des startups en moins de 3 minutes. Un tel thème mériterait un développement bien plus long pour montrer en quoi cette différence est bénéfique pour tout le monde dans notre société hyper technicisée. Cette émission ne le permettait pas.

En dehors de la correction qui s’impose, sur mon statut de collaborateur scientifique qui a été hissé à celui de prof, le montage n’a pas trahi ce que j’ai exposé. On peut donc prendre le temps ici d’en dire plus sur le contexte dans lequel ces séquences ont été prises. Le 20 décembre 2016 aux Ateliers de Renens lors d’une réunion de fin d’année où tous les occupants du lieu se présentaient. Il est évident que parmi toutes les startups et l’incubateur MassChallenge, nous apparaissions comme un cheveu dans la soupe, et c’est ce cheveu que Séverine Chave est venue filmer. Nous partageons un local de 117m2 avec le hackerspace FIXME au premier étage des Ateliers, l’ambiance contraste avec le 3e étage des anciens IRL entièrement rénové pour abriter les jeunes pousses lauréates de MC ! Il était donc normal de parler de ce qui nous différenciait des autres occupants du lieu et de dire pourquoi à l’abri des soucis du marketing et des problèmes financiers, nous pouvions pleinement nous consacrer aux réflexions sur le rapport technique/société. La lecture du livre publié sous la direction d’Alain Kaufmann et de Dominique Bourg de l’UNIL « L’age de la transition » En route pour la reconversion écologique ne pouvait que m’avoir influencé ! Cette publication donne la parole à des économistes, physiciens, philosophes, sociologues, ingénieurs ou biologistes préoccupés de notre avenir dans la biosphère et convaincus qu’il faut d’urgence nous engager dans de nouvelles voies de développement. Si la technique est à la fois un remède et un poison, refusons de nous empoisonner.

Richard Timsit